Monday, April 16, 2007

Coralie, je t'ai revu, que dire...Je glisse, tisse, m'imisse dans cet espace qui te sépare de moi. Quel bonheur de te voir, chaque jour, chaque fois. Tout n'est que partage. Certes, le contact est difficile, parce que rencontre directe, manque de médiation, mais quelle douceur. Ecouter, la musique, parce que je comprends, parce que tu comprends, parce que nos deux compréhensions, peut-être similaires, mais en même temps différentes, se mélangent pour former l'union.
Regarder, avec toi, les mêmes choses.
Je suis émue, tellement émue. je pense à ce plus tard, à ces projets auxquels je ne réponds pas. Non par manque de désir, de volonté, au contraire. Ces avenirs murissent, poussent et ne demandent qu'à fleurir dans la réalité, pas uniquement en rêve, mais je dois former la base pour parvenir à ces rêves. je voudrais m'avancer de plusieurs années. Avec toi, je n'aurai pas peur. Je sais que ton rapport à la réalité est extrêment compliqué, variable et mouvant, mais tu as cette stabilité de l'envie, de la réalisation littéraire. je crois en cette librairie littérature-théâtre-philo...prendre un thé, discussions entre auteurs, découverte de jeunes artistes...en bretagne, à toulouse, dans notre lieu rêvé. Le futur ne me ferait pas peur, parce qu'il serait réalisation de quelque chose qui me fait profondément rêvé, parce que je n'aurai pas peur de m'y lancer, même en étant consciente des périodes où il est possible que tu sois absente, mais je pense que quelques années me permettraient d'acquérir une structure que je pourrais renforcer encore plus.
Par la suite, comment réaliser, comment financer, comment faire? Toutes ces questions sont trop en rapport à la réalité pour le moment je pense, et la distance par rapport à ce projet qui n'est pour le moment qu'à l'état de conception est assez importante, mais une fois ces études finies, une fois ce diplôme en poche, je n'ai pas peur de me lancer. Je n'ai pas peur, parce que c'est toi, parce que tu vis la littérature, parce que tu as des idées, parce que moi aussi, parce que je n'ai pas un rapport malsain à tes côtés, parce que je crois profondément en toi, parce que j'ai profondément confiance en toi. Je ne suis pas aveugle non plus, je sais que tu ne peux pas toujours assurer un rapport aux réalités dans des conditions particulières, mais je serai prête à assumer. je n'ai pas peur, j'ai envie, et en même temps, je ne pourrais pas me lancer avec quelqu'un d'autre qu'avec toi.

Juste besoin de poser ces pensées non exprimées et pourtant tellement vraies, tellement réfléchies, et qui ne cesseront de murir je pense.

Je t'embrasse.

Manon.

Sunday, April 08, 2007

retour de vacances, mars 2007

Je me retrouve confrontée à ce que je tente d’éviter depuis que je suis partie. Je pensais le passage à l’indépendance beaucoup plus compliqué, et finalement non, je suis arrivée à Paris, et les papiers, et toutes les choses se sont faites.
Je retourne à la maison, je suis heureuse de retrouver maman et Claire, et là, quelque chose bloque. Que se passe-t-il ? Tout d’abord, se retrouver à dire ce que l’on fait, à faire une sorte de bilan, et à côtoyer ceux que l’on voyait avant. Ils n’ont pas ces problèmes d’argent, ils en sont loin. Je parle de l’argent, car cette réalité m’a sauté au visage et me perturbe au plus haut point. Comment faire sans argent ? Comment comprendre que c’est l’argent qui régit tout dans la vie, qu’il est maître de tout et que je doive me soumettre à lui ? je suis tellement déboussolée, surtout lorsque je suis ici. Je me rends compte que mes amies sont chez leurs parents et qu’elles évitent un grand nombre de choses contraignantes à faire, et que d’ailleurs, elles ne se rendent même pas compte. Je ne m’en rends pas compte quand je suis seule, car il faut le faire : s’il manque du dentifrice, il faut aller l’acheter, s’il manque ci, et une enveloppe, et un timbre, il faut le faire soi-même. En soi, ce n’est pas gênant, car on ne retrouve confronté à la nécessité. Mais de retour à la maison, on se rend compte que l’on est dans le même contexte qu’avant, mais que les choses ont changé. Et oui, il faut se payer les choses soit même, il faut se confronter à tout cela, alors qu’on confond le temps d’avant et le temps actuel, et que du coup, on ne se trouve plus dans ce rapport de nécessité, mais on se trouve plutôt dans un rapport d’obligation, qui est tout de suite beaucoup plus désagréable. J’ai pas envie…
Je sens que je flanche. J’ai peur quand je suis ici, je ne veux pas grandir, je ne veux pas affronter toutes ces difficultés. Tout à l’heure, en me rendant compte du nombre de choses que je dois acheter, ça m’a fait peur, j’ai eu envie de fondre en larmes, et de dire « s’il te plait maman, aide moi, ne me laisse pas me débrouiller toute seule ». Et bien si, il faut le faire et c’est vraiment effrayant. Je sens que là, j’ai peur de rentrer dans ce monde, et il est peut-être plus sain pour moi d’être seule et de me retrouver face à la nécessité et à aucune autre possibilité. C’est mauvais, et ça me fait très peur. Je me rends compte de cela et j’ai envie de fondre en larmes. Je vois dans le même temps mon amour en Bretagne avec sa femme, et je ne supporte pas qu’ils soient ensemble constamment. Je ne supporte pas, je ne sais pas si c’est le mot, car en réalité, je le supporte, mais je le supporte mal, car je ne pense pas au reste, notamment aujourd’hui où je reste chez moi à ne rien faire. Je voudrais profiter du temps avec lui, profiter des vacances, mais je ne peux pas. J’ai peur. Grandir, c’est effrayant, ou bien y être plongé totalement, sans retour en arrière. Mais qu’il est difficile d’affronter la vie seule, et sans le soutien de son ami. Que sera mon installation en appartement ? Qu’est-ce que cela donnera ? Est-ce que je serai véritablement seule ? oui ! je ne dois pas me faire de film, je serai seule, toujours seule, je n’aurai qu’à m’en prendre et m’en remettre à moi-même. Ce n’est pas mauvais en soi, simplement que psychologiquement, c’est difficile, car on a besoin du soutien de la personne que l’on aime. Si tu savais combien je t’aime josé. Le futur n’est pas prévisible, pensons au présent, mais comment se satisfaire du présent quand il est insupportable parfois ? Le présent avec toi, oui, c’est génial. Le présent sans toi, c’est faire face aux angoisses, à la réalité qui m’effraie. Les crises reprennent ici, mais pas du tout de la violence, simplement vomir, pour pas grossir, mais surtout par la non volonté d’accepter les choses, d’accepter la réalité. J’ai peur de rester ici, je vois que je suis sur le bord d’une falaise qui est dangereuse pour moi. Je veux faire ce qui me plait, mais en même temps, ces contraintes sont difficiles à accepter quand je vois que les autres n’y sont pas confrontés. Je ne peux pas tout lâcher, ce n’est pas possible, je veux réussir, mais si j’étais ici, c’est ce que je ferai, et je le sais consciemment.
Je viens de lire une partie de « la musique » d’un auteur japonais et il me renvoie directement à ces craintes-là, à travers cette mythomane qui refuse d’accepter la réalité, et qui ne parvient pas à « entendre la musique », à éprouver du plaisir sexuel. Pourquoi le mensonge ? n’est-ce pas là une négation de cette réalité que l’on n’accepte pas ? une réalité que l’on compose à sa guise, pour éclairer la réelle ? Ce livre m’intrigue plus qu’il n’y parait au premier abord. Je me rends également compte que lorsque je laisse place à la pensée, aux flots de pensées qui m’assaillent, je me retrouve submergée par une prise de conscience que je refuse, et qu’il faut que je sois assaillie de contraintes et de choses réelles pour ne pas flancher complètement, et me sentir totalement envahie par le gouffre de ma réalité. J’ai peur, mais comment faire partir cette peur ? je n’arrive pas à l’effacer, à la gommer, et pourtant j’aimerai. J’ai besoin d’en parler, de parler, mais ce n’est pas un problème en soit de ne pas accepter de grandir, de voir la réalité, mais en parler, trouver des interprétations, peut-être différentes, acceptables ou non, complexes ou non, mais je voudrais ne pas être confrontée à cette réalité. En même temps, si je perds pied, que puis-je faire ? Cette réalité me permet de ne pas vivre uniquement dans ce qui me plait, dans ce que j’aime. Mais pourquoi donc est-ce que je déteste tant les contraintes ? Les gens les supportent bien eux, sans se plaindre. Serais-je donc plus capricieuse que la grande majorité des personnes ? C’est possible, mais je n’en ai pas le sentiment. La possibilité que j’envisage ici ne m’effleure pas même l’esprit à vrai dire, c’est faux, je n’ai pas du tout l’impression d’être capricieuse, ou du moins plus capricieuse que la majorité des gens. J’ai peur. Je me retrouve face à des angoisses insupportables et qui ont presque jusqu’à des répercutions physiques sur mon organisme. Je ne veux pas essayer de les contrer à coup de médicaments, à quoi cela servirait-il ? A les cacher d’autant plus ? Non, je préfère les affronter, mais j’ai très peur. Dans ma réalité, celle où je suis à Paris, sous la nécessité, je me dois de les affronter, car si je commence à les écouter, je risquerai de tomber. Aller consulter un psychiatre, oui, je serai pour, mais j’ai aussi très peur du verdict et de l’entretien de la maladie que cela pourrait générer chez moi. J’ai peur qu’en y allant, je ne me satisfasse d’une certaine manière de mon mal-être face à ma réalité, face à ma situation qui est complexe, et face à mes considérations intérieures. J’ai peur, j’ai toujours peur. J’ai aussi une peur secrète, qui n’est pas forcément très secrète mais qui est plutôt énigmatique pour moi : et si je dépassais la raison. Et si je laissais aller mon inconscient… je sais, par je ne sais quelle intuition, que je m’y perdrais. J’ai toujours cette impression vertigineuse d’être au milieu de deux mondes qui se croisent et dont j’ai peur : la réalité, mais je ne m’y plonge pas tout à fait, et face aux angoisses de cette réalité, le monde des pensées, celui qui me submerge et qui me fait également très peur. Je libère un flot de mots parce qu’ils se choquent et s’entrechoquent dans ma tête sans que je ne parvienne à les organiser. Même mon langage est soumis à la raison qui contrôle tout. Je change un mot parce que celui-ci fait mieux, il est plus adapté dans la phrase. Mais pourquoi le remplacer ? Après tout, il m’est venu en premier, pourquoi le changer, je ne veux pas le changer, si ce n’est par souci esthétique…grrr.. ;réfléchir me fatigue, j’arrête.

la mort

Mort

Interrogation qui me taraude depuis l’enfance. Qu’est-ce que la mort ? qu’y a-y-il après ? Comment peut-on ne plus être, nous qui sommes fait de chair, mais aussi d’esprit ? Où passe mon âme ? Comment se fait-il qu’il puisse disparaître ? Je ne comprends pas, je ne conçois pas. Je cherche du sens, parce que je suis humaine, là où il n’y a peut-être que finalité naturelle, et encore, ce serait donner du sens à l’action de la nature. Et puis, comment puis-je définir la mort ? D’un point de vue médical, la médecine actuelle nous montre bien que la mort fait partie d’un processus long, c’est une évolution, cela ne se fait pas de manière brusque. Dès notre naissance, nous nous dirigeons vers une mort certaine, c’est notre fin, notre direction contre laquelle nous ne pouvons rien. Le déterminisme temporel nous empêche de nous voir libre, de nous croire libre, nous sommes déterminés par le temps, dans un espace particulier. Mais alors, est-il possible pour l’homme de concevoir un néant, un rien ? Je cherche à comprendre sans pour autant y parvenir. Notre corps n’est plus en vie, nos fonctions vitales ne sont plus assurées, notre corps devient cadavre et c’est la mort qui apparaît. Je voudrais élucider des tas de problématiques, mais je n’y parviens pas. Pourquoi avons-nous tendance à nous rebeller contre la mort ? Pourquoi ne l’acceptons-nous pas alors qu’elle fait partie de nous, à l’instant même où nous naissons ?

Petite, la crainte de la morsure de serpent était une angoisse terrible. Parce que la mort venait tout de suite. Immédiatement, sans justifications, sans raisons, sans explication. Ce n’est pas juste la mort. Maman, ça se guérit les morsures de serpent ? C’est douloureux ? Et si j’en croise un dans la rue, qu’est-ce que je fais Maman ? Refus de voir la mort comme faisant partie de la vie, refus du vide, du néant et du rien, refus du silence.
"les souvenirs.

Feuilles d'arbres froissées, feuilles séchées, les choses se détachent. Un peu moins de couleurs, un peu moins de parfums, les jours tombent en sommei. Le soleil est resté, dilué dans le brouillard. Eté de la Saint-Martin, lent regard de novembre, les feuilles de la vie deviennent au ralenti des feuilles de papier."
Philippe Delerm.

Je lis ce texte et je me dis que la pire des craintes vient de la peur de ne pas effectuer la transformation des feuilles de vie en feuilles de papier. Si je ne les mets pas sur papier, où vont-elles partir? j'ai peur. Laisser passez le temps, est-ce oublier? et si j'oublie, qu'est-ce que je serai? Etre, c'est être constitué d'un passé, d'une histoire. Et si j'oublie...oublier, c'est aussi avancer, passer le cap, mais la crainte est bel et bien présente. Tiraillée entre passé et futur, je suis de plus en plus attirée vers le futur, alors que le passé s'en va. Je ne veux pas le perdre, je ne veux pas perdre les souvenirs, j'ai peur, ils sont trop importants. Pourtant acquièrent-ils leur autonomie? pourquoi ne restent-ils pas dépendants de ma volonté? restez-là, ne me fuyez pas...j'ai peur sans vous, j'ai peur d'oublier.

tais-toi et embrasse moi:)

instants de bonheur à nous
, mais tu n'es pas très souriant!!!:)je t'aime mon ange

j'aime cette photo:) aurélie et moi, la fête de classe l'an dernier, quel moment de joie.
Seule, dehors. Le soleil caresse ma peau, la berce, l'enveloppe, et parvient à la réchauffer. Enveloppe moi de ta douceur. Je voudrais me retrouver dans une bulle, douce, en dehors du monde. Je me sens seule, pourtant je suis auréolée de travail, au beau milieu de l'univers shakespearien...je verse du soleil, de la transparence, de l'acidulé, un peu d'amer, un peu d'acide, je touille: les vacances me parviennent doucement sur la langue, puis elles réchauffent mon oesophage, je les sens passer en moi, elles m'envahissent, embrument ma pensée, et me laissent dans un cotonneux bien-être.
Je voudrais retrouvre ces sensations de temps à autres.

Wednesday, April 04, 2007

Indépendance

Indépendance de l'âge adulte. Faire ses papiers, travailler, rentrer dans le quotidien, c'est finalement perdre ce temps privilégié pour le loisir, les discussions, les amis...le temps obligatoire est allongé et diminue le reste du temps libre. C'est une mise en avant d'un monde différent, d'un monde autre, où chacun est dans son monde, et moi non.

j'ai mal à la tête, j'arrête d'écrire.

silence

Pourquoi se sentir mal dans le silence? Qu'est-ce qui me dérange dans le silence? Est-ce la mise en place d'un discours que je ne contrôle pas? Est-ce cette perte de contrôle? Est-ce la peur du vide? Quand je connais la personne, le silence n'est pas gênant, il fait partie du tout, de la vie. Mais en psychanalyse, pourquoi laisser ces silences? Ils sont nécessaires, mais qu'est-ce qui prend place dans le silence? Ma voix s'éteind, et c'est la mise en avant de l'observation, observation du visage, du corps, des émotions. Mise en avant du paraître. On n'est plus sujet par les mots mais par le silence, par l'absence. Le silence est-il ou doit-il être uniquement défini négativement? Est-ce un espace sans mot ou alors un espace à part entière, qu'il faut apprendre à apprivoiser? j'ai peur du regard sans mots, regard qui peut juger...
je sujis mal à l'aise dans le silence, je cherche, et recherche que dire, que faire. Je ne regarde pas dans les yeux, car un sourire esquissé, qu'est-ce? est-ce une invitation à parler? un regard observateur qui acquièsse simplement un signe d'approbation? Est-ce qu'elle me met à l'épreuve? pourquoi est-ce si important? il faut que j'exploite le silence dans l'acception d'une définition positive, et non négative pour essayer de m'y installer et de l'appréhender.

objet

La position d'objet. Avec mon père, je m'y placais. Par la force des choses, le fait qu'il veuille être "tranquille", le fait de ne pas parler lorsqu'on est ensemble, fait que je me place en tant qu'objet avec lui. Le refus de l'alimentation, c'était probablement le refus de l'affirmation en tant que sujet, en quelque sorte un moyen d'attirer l'attention: on me prend pour un objet, d'accord, mais regardez, je suis objet qui change...remarquez-moi, que je devienne sujet. Mais ca ne fonctionne pas. Maintenant, avec le temps, j'apprends à m'affirmer et refuse ce rôle d'objet. La tentative d'affirmation avec lui et ma belle-mère est difficile, elle constituant une impasse à mon développement en tant que sujet. L'impression que ma position d'objet, de spectateur l'arrange en quelque sorte. Quels risques prendrait-elle à me voir comme sujet aux yeux de mon père? je ne sais pas, mais je pense qu'elle craind cela.

Et puis, avec Cédric, objet de sa colère, soumission à l'Homme, à celui qui est plus âgé, mais qui pourtant n'a pas toujours raison. Je me prédispose à devenir objet, et lui me réalise dans mon objectisation.

Avec José, encore une fois, cette position d'objet, lorsqu'elle est mise en évidence, me dérange et me fait souffrir. Je suis dépendante de sa situation, des décisions prises par sa femme, par lui-même, et donc, je suis objet. Et pourtant, pourtant, quand je suis avec lui, je suis sujet. Il y a une évolution, je deviens mon propre sujet et rebute de plus en plus à garder cette place d'objet. Mais comment faire lorsque la situation est telle que ce n'est pas un choix. Le choix d'être sujet, je le fais, mais j'accepte en même temps cette position d'objet car j'aime trop, je ne peux pas sortir de cette relation.

Sujet à part entière: à quand?