Wednesday, August 08, 2007

encore...

Ca ne va plus, claire ne peut plus. Elle va rentrer. Sur le début, c'était à moi de jouer, à moi la grande d'assurer, mais impossible d'affronter son image au travers de l'Autre...crises.
Demande à voir un psy...encore un renvoi à moi-même, bien qu'elle ne soit pas moi. J'ai peur de me fondre dans elle. Pourquoi fait-elle comme moi? Je me rends compte que la douleur de ceux que l'on aime profondément fait mal et détruit, parce qu'on se sent impuissant. Impuissance d'autant plus forte que ma problématique est très proche de son incapacité à dire, à mettre en mots ce qui, pour elle, est indicible. Et puis mal pour ma mère, parce que ses deux filles chez le psy, ca fait mal, probablement l'impression d'échec quelque part, maman qui cherche du réconfort à mes côtés, qui cherche une explication à travers moi, mais moi j'ai mal, et je ne peux pas rassurer.
J'ai peur d'être dure avec ma soeur, parce que sa souffrance est la mienne, et je ne vais pas pouvoir la supporter. A peine en parlons-nous avec maman que ma voix change, l'émotion est au bout des mots, au bout du silence entre les mots. Je cherche à dire et à mettre en mots, mais moi je le fais en-corps...que nous sommes proches finalement.
Ma mère a très peur pour elle, et moi je minimise, parce que je me dis qu'elle n'a qu'à dire, qu'elle va aller mieux au contact des autres, mais est-ce que je ne me voile pas plutôt la face?
Je me retrouve aussi face à un sentiment d'énervement face à la douleur de ma soeur qu'elle ne peut plus cacher...moi j'ai toujours cacher et minimiser pour ne pas faire mal aux autres, à ceux qui m'aiment...même au comble de la souffrance, en crisant chaque jour, plusieurs fois, j'ai caché, parce que voir l'autre souffrir me tue...et elle ne cache pas, et nous expose à la souffrance pure, et à notre incapacité...que je suis dure avec elle, et je m'en rends compte, ca me fait mal d'être ainsi...je ne veux pas qu'elle revienne, j'ai peur de moi face à elle, peur de me retrouver encore plus dans les troubles alimentaires pour assurer...il faut que j'assure...
L'écriture comme recours...mais pas comme refuge, jamais, parce qu'à double tranchant...j'écris pour me retrouver et je me perds encore plus, en interrigations, en découpage des mots qui en découvrent d'autres...voir ce qu'il y a au-dessous, mais pour quoi? est-ce que se connaître c'est être plus heureux? je ne sais pas...

Tuesday, August 07, 2007

encore

Encore le stress...il faut qu'elle parte, elle n'en peut plus...mais moi j'ai peur, peur du renvoi de ce qu'elle souffre, peur de devoir la soutenir, et peur de ma réaction, car quand je dois soutenir et que ca me fait mal, je suis aggressive et je rentre dans le tas, je ne suis plus douceur, mais aggressivité, et je ne veux pas ca...
Je me trouve tellement égoïste à penser: "comment vais-je me gérer dans sa douleur?", parce qu'en réalité, sa douleur est aussi la mienne,et quand je la vois en tant que spectatrice, je ne peux m'empêcher de prendre le parti de celui qui me fait souffrir en temps normal...

Et puis, renvoi à cette conversation que j'ai eu avec Coralie: "il a pris dix ans à s'en rendre compte et à revenir"...Ca m'a redonné espoir...mais encore une fois, je me sens faible rien qu'à l'idée de penser qu'il puisse revenir. je ne saurai pas comment l'accueillir...et je serai probablement aggressive parce que je l'aime (ca fait mal d'écrire ca), je ne pourrais pas le prendre dans mes bras, le contact m'effraie terriblement, il me bloque avec lui, comme avec mum d'ailleurs. Impossible de le voir souffrir, de le voir pleurer, je veux qu'il soit fort, qu'il soit le père, je ne veux pas qu'il soit homme. L'angoisse prend le dessus en cet instant,mais elle ne m'envahit pas trop quand même...tant que ma mère et ma soeur ne sont pas présentes, par la voix ou le corps, je gère...jusqu'à quand?

Je suis ouverte aux autres, ouvertes à la vie en ce moment, et ^paradoxalement, j'ai l'impression de me poser dans ma bulle...Pas une bulle, pas la forme ronde et douce, mais une sorte de couche protectrice que je pose face au monde extérieur pour que celui-ci ne m'atteigne pas...Les contacts physiques sont de moins en moins nombreux, ils me mettent mal à l'aise, je ne sais comment réagir avec eux...
Je retrouve également une impression d'intrusion lorsque nous sommes seules avec ma mère, à table ou bien dans un autre endroit, et elle ne parle pas, mais je ne suis pas à l'aise...pourquoi? Le silence me dérange, je me sens envahie alors qu'elle n'a rien dit. j'ai peur parce qu'elle peut me toucher, et j'ai peur d'être touchée, et submergée par les sentiments, donc je reste froide, et forte...je semble le décider en l'écrivant ainsi mais non, je ne décide de rien, je ne parviens pas à faire autrement et ca me dérange...

Je ne suis pas négative, ni pessimiste, même si c'est ce qui ressort de mon réçit, j'écris quand j'angoisse, et quand je suuis heureuse, j'arrête...la peur, la souffrance, l'angoisse sont productives, mais le bien-être l'est-il? pas chez moi...

perte de re-pères

A travers elle, je me vois...même attitude, même trop-plein, besoin d'extérioriser. Le corps est plein, il n'y a plus d'adaptation possible, tout sort, plus rien ne rentre. Refus des attentions, même les plus insignifiantes, refus des efforts de l'autre parce que l'autre a trop fait souffrir, parce que l'autre a entendu mais n'a pas donné de réponse. Répéter deux fois sa souffrance, son besoin d'exister à leurs yeux, le besoin de se faire une place, de trouver sa place au sein d'un cocon déjà tout formé.
Elle souffre, elle pleure, elle hurle..."je veux partir"...Ca me fait mal. Je sais pourquoi. Je comprends les deux partis et pourtant, je choisis plus celui de mon père. Je ne veux pas qu'il souffre, et ca me fait mal d'admettre que je pense cela. Il m'a fait mal, il s'y prend mal, mais je ne veux pas qu'il souffre. Quand il est loin et que je ne le vois pas,je conserve son image et je l'aime. La réalité est toute autre, mais peu importe, je ne veux pas qu'il souffre. Il m'a déjà perdu, ou tout du moins c'est ce qu'il pense, et il se rend compte qu'il perd ma soeur. les efforts, il commence à les faire, mais un peu tard. Là, Claire ne peut plus donner. Elle ne peut plus recevoir non plus, d'où ces cris et ces pleurs, qui remplacent les mots, parce que sa souffrance est pour elle indicible. Je la comprends, mais je ne veux pas couper ce contact avec mon père, c'est égoïstement le seul qu'il me reste, avec nos quelques appels téléphoniques, mais pour elle également. ne pas le voir est aussi quelque chose de très dur, d'autant plus quand lui dit oui, parce qu'il ne sait plus quoi faire, parce qu'il ne sait pas comment s'y prendre. ca me fait peur, j'essaie de ne pas penser, et je reste encore une fois en surface, je glisse, mais je ne plonge pas, les profondeurs m'effraient et me submergent ensuite...