Thursday, June 29, 2006

"je n'en suis pas sûr"

"- Tu aimes ta femme?
- Je n'en suis pas sûr...".

La perte, je sens l'odeur de la perte. Elle pointe le bout de son nez, elle s'approche doucement, furtivement, mais je suis trop attentive pour ne pas capter les moindres indices qui l'annoncent. La non-certitude d'un amant, au sens classique du terme, me met dans un état d'attente et de crainte que j'ai beaucoup de mal à dissimuler. Comment faire pour que le manque, la peur du manque et donc nécessairement de la perte soit supportable? Comment vivre face à un non-dit, face à un inconnu dont on est dépendant?
La perte de mon amour m'effraie terriblement. Je l'aime tant. Quand je l'entends, j'en suis bouleversée, quand je le vois, mon esprit en est tout retourné, et lorsque je le touche, avec lui je ne suis qu'unité. Ce que tu me manques.
Le désir de posséssion m'a quitté pour laisser place au simple désir de pouvoir t'aimer en paix. Je tente de faire abstraction d'un amour partagé, mais cette phrase me rappelle inlassablement que tu n'es pas à moi, que tu es à elle et que face à vous je ne suis que l'Autre, je ne suis finalement rien. Aimer, être aimée mais pas de tout l'amour possible est comme un cadeau, pas un échange. Ou alors un échange à sens presque unique car la peur de l'engagement par la non-connaissance des sentiments, rend l'avenir incertain, la relation moins unitaire, moins partagée car la réfléxion se fait en dehors de l'union et sur un objet autre.
Je voudrais pouvoir t'aimer, je t'aime, mais quelle peur face à mes projets. Ces projets ne sont plus tiens et je me surprends à rêver que tu m'en redises qui soient tiens. "Je voudrais que nous habitions ensemble", que cette phrase me semble loin et pourtant combien je m'y accroche encore, toujours, espérant que l'amour qui nous lie sera plus fort. Je doute. J'aimerai avoir le droit de n'être seulement une ombre, et de prendre naissance dans ta vie.
je t'aime...

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